Deux pubs, deux mondes

Dans son effort de créer l’attractivité pour la profession d’enseignant au primaire, le ministère de l’Éducation, via son ministre Bernard Drainvile, a lancé une campagne publicitaire sur le thème «Deviens prof!». Dans l’une des capsules publicitaires, on peut voir une influenceuse interroger une vraie enseignante, Sandrine, sur son quotidien en compagnie de ses élèves. On y apprend qu’elle a des chouchous, qu’elle accepte les cadeaux de ses élèves, et qu’elle a déjà triché à l’école. En revanche, dans une autre publicité, une enseignante demande à ses élèves de sortir leur cahier de mathématiques. Les enfants lèvent alors la table de leur pupitre puis la redescendent, métamorphosés en adultes vêtus des costumes de métiers qu’ils exercent aujourd’hui.

À mon sens, la première pub incarne une approche infantilisante de l’enseignement qui passe complètement à côté d’une démarche réaliste de la relation entre le prof et des élèves du primaire. Quant à la deuxième capsule, son approche valorisante suscite indéniablement l’attractivité pour la profession d’enseignante dans un contexte positif. Dans cette foulée, plusieurs publicités pourraient être exploitées, notamment des commentaires de parents qui focalisent sur l’apport positif de l’enseignante sur leur enfant, l’influence culturelle d’une visite au musée ou la projection d’un reportage sur les changements climatiques.

Enseigner au primaire, c’est d’abord éveiller l’enfant à son monde où l’émerveillement foisonne de toutes parts. Dans ce contexte, si le MEQ souhaite valoriser la carrière d’enseignant au primaire, et inciter les étudiants en sciences de l’éducation à choisir cette profession, il devra s’appliquer à leur présenter des pubs qui mettent la lumière sur le plus beau métier du monde.

vigile.quebec tribune libre 12 novembre 2024

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