Le «mâle alpha» ou le retour en arrière
Nous avons assisté à l‘émergence du féminisme, place maintenant au masculinisme, un mouvement qui prend de plus en plus d’expansion dans le monde, y compris au Québec. Selon les partisans de ce mouvement, l’homme a besoin de retrouver son identité dans un monde dans lequel les rôles des hommes et des femmes sont entremêlés, d’où le retour aux valeurs traditionnelles. Le «mâle» revendique les rôles qui lui étaient dévolus historiquement dans un temps pas si lointain, notamment la domination sur sa femme, espérant de la sorte redevenir l’«alpha», l’acteur principal de la vie en couple, la femme incarnant la soumission. Et, croyez-le ou non, certains couples adhèrent librement à ce mode de vie. Pour vous donner une petite idée de l’ampleur du phénomène, le mot-clic #alphamale comptait près de 900 millions de vues sur TikTok en 2023.
Or à mon avis, l’homme et la femme jouent des rôles complémentaires dans le tissu social, et forcément dans un couple. Le mouvement féministe a certes contribué à une crise d’identité de la part de l’homme qui cherche à retrouver sa place dans la société. En revanche, je suis d’avis que la domination ne peut qu’engendrer une collision brutale et déterminante au sein d’un couple du XXIième siècle. Conséquemment, il m’apparaît essentiel que l’homme retrouve ses repères et se réapproprie son rôle à l’intérieur d’un couple, notamment celui d’accompagnateur dans un projet d’émancipation des deux partenaires.
Enfin je respecte la libre expression pour tous pour autant qu’elle soit reconnue par tous. Aussi, en vertu du principe de l’égalité des sexes reconnu officiellement par l’Organisation des Nations Unies, je m’objecte fermement au retour en arrière drastique et déshumanisant tel que prôné par les «mâles alpha».
vigile.quebec tribune libre 3 novembre 2024