Les médias sociaux, gangrène du français
Dans le cadre de la série «Les idées qui ont fait le Québec», on ne peut passer sous silence la déroute du français eu égard aux communications débridées des locuteurs au sein des médias sociaux.
Nonobstant les complications inhérentes reliées à l’écriture du français, leur utilisation pernicieuse dans le but de les simplifier conduit inévitablement à des abréviations dénuées de toute signification. À titre d’exemple, le mot «beaucoup» voit son orthographe se transformer en «bcp», une paresse intellectuelle dégradante, voire irrespectueuse de la langue.
Dans cette foulée, le français tire largement son origine du latin et, de ce fait, son étymologie traduit cette réalité dans l’orthographe du chiffre «sept» qui conserve son «p» latin de «septem» dans son orthographe français. Il en est ainsi aussi du mot «doigt» qui conserve le «g» de «digitus» latin. En ce sens, il est tout à fait inapproprié d’attribuer au français le qualificatif de «capricieux». Malheureusement, les utilisateurs des médias sociaux ont adopté les abréviations comme modes de références, causant de la sorte une dénaturalisation de la langue française et, par ricochet, un jargon victime de la démesure.
Pour se perpétuer, notre langue se doit de rester fidèle à ses origines latines, à défaut de quoi elle sombrera dans le barbarisme à outrance, et perdra tout le prestige qu’elle a gagné depuis des siècles au Québec jusqu’à sa déchéance la plus complète.
vigile.quebec tribune libre 13 août 2024
Le Devoir 14 août 2024