L’argent n’a pas d’odeur
À la question de savoir quoi répondre aux provinces qui se plaignent de voir le fédéral marcher dans leurs plates-bandes, le premier ministre Justin Trudeau, en point de presse, a clamé que «les citoyens s’en foutent de quel ordre de gouvernement est responsable de quoi. Ils veulent juste que leur loyer soit abordable, que leur épicerie ne coûte pas trop cher, que leurs enfants soient en bonne situation pour pouvoir réussir.» Et la fédération canadienne dans tout ça? «Elle doit fonctionner en partenariat.. Là où les provinces doivent être encouragées à en faire un petit peu plus, on va être là pour les encourager, les inciter, et leur offrir plus d’argent pour pouvoir le faire. C’est comme ça qu’une fédération doit fonctionner ».
Cette déferlante de nouveaux programmes empiétant sur les compétences provinciales de la part du premier ministre du Canada laisse à penser que, pour le commun des mortels, l’argent n’a pas d’odeur, et, à ce sujet, je suis porté à penser que Justin Trudeau n’a pas complètement tort, notamment dans le cadre de la crise du logement. En effet, pendant que le Québec tergiverse sur les moyens à prendre pour contrer la pénurie de logements, Ottawa lance des programmes concrets pour la pallier.
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, ce sont les commentaires à peine voilés des analystes politiques, voire de certains constitutionnalistes, se prononcer timidement sur les avantages concrets des mesures anti-constitutionnelles de Trudeau. De quoi en perde son latin…
À la veille d’un scrutin imminent, je suis d’avis que les engagements de Justin Trudeau sont des mesures purement électoralistes dans le but de «refaire son image» qui s’est ternie considérablement au cours des derniers sondages à la faveur de Pierre Poilievre qui, en passant, devra faire preuve d’imagination pour contrer le climat social nocif actuel devant un premier ministre qui a mis la table pour engager le combat devant son adversaire conservateur.
vigile.quebec tribune libre 17 avril 2024