Réminiscences de mes Noëls d’antan

Quand arrive la période des Fêtes, je ne peux m’empêcher de me remémorer nos traditions québécoises qui, malheureusement, sont reléguées de plus en plus derrière l’éphémère clinquant d’aujourd’hui. Néanmoins, tels des billots qui seraient retenus au fond de l’eau par une pression incontrôlable, la réminiscence de mes souvenirs d’antan refait immanquablement surface lorsque les premiers chants de Noël recommencent à tourner sur les ondes.

Je me rappelle alors du traditionnel arbre de Noël que j’avais le privilège de monter avec mon père dans la soirée du 24 décembre et au pied duquel trônait une petite église qui se mettait à carillonner au moyen d’une clef que nous devions tourner à l’arrière.

Je me souviens aussi de mes premières messes de minuit auxquelles toute la famille assistait, envoûtée par les chants grégoriens qu’entonnaient des religieuses cloîtrées avec des voix qui semblaient venir du ciel.

Et que dire de la remise des étrennes dont mon père avait la responsabilité exclusive, trônant au milieu des cadeaux et les remettant délicatement à chacun de nous, tel un trésor venu d’un pays étranger.

Puis, délice ultime, nous étions conviés à la table pour déguster le frugal réveillon préparé depuis des jours par ma mère, une assiettée bien garnie de dinde, de patates en purée, de maïs en crème, d’atocas, de sa recette unique de farce et, pour couronner le tout, la bûche à la vanille enrobée d’un glaçage au chocolat.

Avec le temps, ces traditions québécoises tendent peu à peu à disparaître. Toutefois, installés bien au chaud dans mes tiroirs secrets, leurs souvenirs demeurent bien présents dans ma mémoire.


Le Soleil (version numérique) 18 décembre 2023 

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