Les élèves à besoins particuliers: le cul-de-sac
Selon les résultats catastrophiques d’une enquête menée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et obtenue par Le Journal, 57% des employés des écoles primaires et secondaires sont victimes de détresse psychologique. La détresse psychologique frappe davantage les enseignants (62%), suivi des professionnels et des employés de soutien… Une donnée ahurissante!
L’étude permet aussi de mettre le doigt sur des «risques psychosociaux» qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale du personnel scolaire, comme la charge de travail élevée (71% des répondants), et la faible reconnaissance au travail (56% des répondants). Selon M. Simon Viviers, professeur à l’Université Laval, la dégradation des conditions de travail causée par l’augmentation du nombre d’élèves en difficulté pourrait expliquer la hausse importante des cas de détresse psychologique au cours des dernières années. «C’est là où le bât blesse», affirme-t-il.
L’école du Québec est malade, elle n’arrive plus à répondre aux besoins de tous les élèves, une situation drainant dans son sillon une tâche immensément lourde pour le personnel enseignant. De surcroît, le personnel spécialisé, tels les psychologues, les travailleurs sociaux, les orthopédagogues, etc, sont en pénurie de main d’oeuvre. Le personnel en service de garde a été appelé à l’aide par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, un compromis qui ne peut répondre à la complexité des tâches inhérentes au personnel spécialisé.
C’est la quadrature du cercle. Comment peut-on répondre aux exigences des élèves à besoins particuliers hic et nunc? La seule voie possible se trouve, à mon avis dans le curriculum du personnel spécialisé que l’on pourrait concentrer afin de permettre à des étudiants inscrits en sciences de l’éducation d’agir comme stagiaires auprès des enseignants.
vigile.quebec tribune libre 25 octobre 2023