La seconde vie de François Legault
En mai 2005, un document écrit par le député de Rousseau, François Legault, est publié. Intitulé "Finances d'un Québec souverain", le document ramène à l'avant-scène la question des finances publiques hypothétiques d'un Québec souverain et relance du même coup tout le débat de la question souverainiste du Québec.
Dix-huit ans plus tard, alors que le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), présente son budget de l’an 1 d’un parti souverainiste au Québec, François Legault se retrouve à la tête d’un gouvernement nationaliste et fédéraliste qui a été créé en grande partie de libéraux et de péquistes désillusionnés au sein du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois (PQ).
De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait le pari qu’il obtiendrait la collaboration du gouvernement fédéral de Justin Trudeau eu égard à ses demandes. Or, le dossier sur l’échec des demandes des provinces et territoires sur les transferts en santé vient lui enlever ses illusions sur le fédéralisme collaboratif qu’il avait espéré et, par ricochet, atténuer sa vision du nationalisme.
Aujourd’hui, en remettant l’option souverainiste à l’avant-scène de la la politique québécoise, Paul St-Pierre Plamondon force François Legault à se faire le défenseur du fédéralisme contre l’option souverainiste, une situation délicate , notamment eu égard à l’empiétement de Justin Trudeau sur les pouvoirs du Québec en santé.
Conséquemment, une question se pose: François Legault a-t-il fait le bon choix en décidant de troquer son souverainisme pour un nationalisme de collaboration avec Ottawa? Pour l’instant, sa seconde vie semble le mener tout droit dans le mur.
viile.quebec tribune libre 25 octobre 2023