L’éducation, la priorité des priorités de M. Legault?
Dès le tout début de son premier mandat en 2018 à titre de premier ministre du Québec, François Legault clamait sur tous les médias qu’il ferait de l’éducation sa «priorité des priorités» Or, nonobstant les efforts consentis pour mettre de l’avant les maternelles 4 ans, le reste du réseau scolaire a été littéralement relégué sur les tablettes.
Et pourtant, au cours des dernières décennies, toutes les statistiques concernant le bassin d’enseignants au Québec démontraient clairement que le secteur de l’éducation se dirigeait vers une pénurie de main d’oeuvre à moyen terme. Aujourd’hui, plus de 8 500 enseignants manquent à l’appel quelques jours seulement avant la rentrée des classes, et le premier ministre et son ministre de l’Éducation «travaillent fort» pour que chaque élève puisse bénéficier d’une présence «adulte» en classe, les mesures proposées, notamment l’engagement d’enseignants non qualifiés, ne faisant que contribuer au nivellement par le bas avec, en otages, toute une génération de jeunes québécois.
À mon avis, la solution à la pénurie de main d’oeuvre en éducation est directement proportionnelle au manque d’attractivité de la profession qui est devenue, sous le poids des réformes parrainées par d’«illustres penseurs», d’une lourdeur insupportable. De surcroît, l’intégration des jeunes à besoins particuliers dans les groupes dits «réguliers» , qui nécessitent l’appui de personnel spécialisé lui-même en pénurie, est venue ajouter à la lourdeur de la tâche des enseignants déjà submergés par la paperasse administrative et les réunions de toutes sortes.
M. Legault, si vous désirez vraiment faire de l’éducation la priorité de vos priorités, agissez dans ce sens en redonnant d’abord et avant tout à l’enseignement ses lettres de noblesse, et en octroyant au personnel de l’éducation un salaire digne des responsabilités qui leur incombent, notamment et surtout la formation des adultes du Québec de demain.
vigile.quebec tribune libre 25 août 2023