Scénario d’une mort annoncée

Le scénario parfait pour un meurtre crapuleux annoncé : un individu déclaré non criminellement responsable d’actes violents pour cause de troubles mentaux à cinq reprises, et remis en liberté sous conditions à chaque occasion, et le destin tragique de la policière Maureen Breau qui s’est trouvée sur le chemin du détraqué qui lui a tranché la gorge à coups de couteau.

Pourtant, il y a quelques jours, Isaac Brouillard-Lessard avait été admis à l’hôpital d’où il a reçu son congé après que son état mental fut stabilisé. Or, l’individu de 35 ans représentait « un risque important pour la sécurité du public » considérant son état mental, avait statué la Commission d’examen des troubles mentaux dans une décision rendue il y a à peine un an. Brouillard-Lessard souffrait d’un trouble schizoaffectif, d’un trouble lié à l’usage des amphétamines en rémission et d’un trouble lié à l’usage du cannabis.

Nonobstant la présence de tous ces troubles mentaux, la Commission a tout de même décidé de le garder en liberté, estimant que « ce risque est adéquatement contrôlé si la libération de l’accusé est assujettie à un suivi et un encadrement appropriés ». 

De toute évidence, les critères de remise en liberté d’Isaac Brouillard-Lessard ont failli en conduisant à la mort « annoncée » de la sergente Maureen Breau. À cet effet, il m’apparaîtrait prioritaire de revoir ces critères pour éviter que des individus dangereux comme Brouillard-Lessard ne puissent se faufiler à travers les mailles d’un système apparemment déficient, et que d’autres policiers et policières n’en paient le prix de leur vie.

vigile.quebec tribune libre 30 mars 2023

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