Le mea-culpa de François Legault
Le premier ministre François Legault a finalement admis que, comme il s’y était engagé en 2018 allant même jusqu’à mettre son siège en jeu, son gouvernement n’arrivera pas à créer toutes les classes de maternelle 4 ans d’ici la fin de l’année en cours, en raison essentiellement de la pénurie de locaux et de personnel dans le réseau de l’éducation. « À l’impossible, nul n’est tenu », a-t-il argué, citant en passant le conseil de sa conjointe, Isabelle Brais.
Tel qu’exprimé par le professeur de science politique à l’Université Laval Thierry Giasson, « Monsieur Legault a frappé avant d’être frappé. […] Il a pu cadrer la réalité, le contexte, fournir des explications et déterminer la suite des choses. Là, le cadrage qui est présenté est : le contexte ne nous permet pas de livrer la promesse. D’un point de vue communicationnel, c’est assez impeccable comme stratégie ».
C’est bien connu, en politique, la langue de bois constitue un langage utilisé régulièrement. Par contre, avouer qu’« à l’impossible, nul n’est tenu », incarne une stratégie qui sort littéralement de l’ordinaire et qui confère à François Legault une humilité qui ne peut que lui être bénéfique, voire salutaire.
Enfin, à sa défense, en 2018, le gouvernement Legault a pris la pleine mesure des défis posés par le manque d’espace et de personnel dans les écoles seulement après avoir pris les commandes de l’État et avoir été sensibilisé par les fonctionnaires au problème d’espace et au manque de personnel. Et la COVID-19 a frappé. Et la CAQ s’est retrouvée piégée.
Conséquemment, pour employer le style pour le moins coloré du ministre de l’Éducation Bernard Drainville, «vaut mieux dire la vérité que de bullshiter ».
vigile.quebec tribune libre 27 février 2023