Le mot-caché…souveraineté

À part quelques rares déclarations publiques ou quelques envolées oratoires sur la question nationale devant des partisans déjà convaincus, on ne peut pas dire que le mot « souveraineté » fait partie du quotidien de Pauline Marois.

À titre d’exemple, mardi le 26 mars, devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de la Ville de Québec, un auditoire qui contenait beaucoup de péquistes, la première ministre leur a livré un discours de huit pages sans prononcer une seule fois le mot souveraineté.

Et, pourtant, même si, en général, le discours souverainiste n’obtient pas souvent la cote devant les chambres de commerce, il me semble que, cette-fois-ci, les occasions de mettre l’option en valeur ne manquaient pas. Pauline Marois s’adressait, en effet, à un auditoire très sympathique aux critiques de son gouvernement contre les mesures de Flaherty sur la formation professionnelle et les fonds des travailleurs, deux mesures intrusives qui seraient contrées par un gouvernement souverain.

Et, au même moment où le mot-caché continue de briller par son absence dans la bouche de notre première ministre, le gouvernement du Parti québécois, qui s’était farouchement opposé à la loi 78, trouve opportun de se prononcer en faveur du règlement P6 qui oblige les manifestants à livrer leur itinéraire à l’avance et à se découvrir le visage.

À mon sens, les péquistes sont peut-être en train de faire un compromis de trop en bradant nos libertés d’expression en échange d’un moment de calme. Mais pire encore, en agissant de façon aussi laxiste, ils soufflent sur les braises de la crise, risquant de l’attiser, une conséquence qui, à mon avis, démontrerait l’échec du PQ dans ses négociations avec le étudiants.

En bref, le silence chronique de Pauline Marois sur l’option souverainiste de son parti, allié à des décisions pour le moins contestables de son gouvernement faisant preuve d’un recul par rapport à plusieurs de ses engagements pré-électoraux, n’augurent rien d’emballant ni de mobilisateur pour la promotion de la souveraineté du Québec, un concept qui semble caché derrière les coulisses du pouvoir !

vigile.net tribune libre 30 mars 2013
quebechebdo 1er avril 2013

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