Les Québécois majoritairement en faveur d’une réforme du mode de scrutin
Interrogé lors de la campagne électorale sur la réforme du mode de scrutin, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a répondu que ce sujet « n’intéressait pas la population à part quelques intellectuels ». Or, un sondage Léger vient de révéler que 53% des personnes interrogées souhaitent une réforme du mode de scrutin actuel.
À titre de rappel, en 2018, le chef de la CAQ s’était pourtant engagé à réformer le mode de scrutin afin de réduire la distorsion s’il prenait le pouvoir. Une fois élu, le gouvernement Legault a déposé un projet de loi en ce sens qu’il a toutefois laissé tomber en 2021. La ministre Sonia LeBel, responsable de la réforme démocratique, avait alors dit appuyer sa décision sur la pandémie « qui a tout chamboulé »…comme par hasard!
Dans les faits, un scrutin proportionnel mixte aurait passablement changé la répartition des sièges au Salon bleu et les partis d’opposition auraient été mieux représentés, évitant par le fait même la distorsion illogique des résultats du 3 octobre qui a vu la CAQ faire élire pas moins de 90 députés sur 125, tout en étant appuyée par 41 % des électeurs, alors que le Parti québécois (PQ), avec 14,6 % des voix, n’a récolté que trois sièges à l’Assemblée nationale.
Dans ces circonstances pour le moins aberrantes, je suis plutôt d’avis que la position de François Legault relève d’un calcul politique derrière lequel se cache une vision partisane indigne d’un premier ministre. Or, plusieurs observateurs de la scène politique affirment que François Legault gère souvent les dossiers à partir des sondages. Eh bien, M, Legault, qu’est-ce que vous attendez pour adopter la stature d’un premier ministre qui se situe au-dessus de la partisanerie?
vigile.quebec tribune libre 14 octobre 2022
Le Soleil (version numérique) 15 octobre 2022