François Legault a-t-il sacrifié son idéal à son ambition?
Un passage de la chronique de Michel David parue dans le Devoir du 1er octobre sous le titre « La mauvaise conscience de François Legault », a suscité particulièrement mon attention :
« Il est difficile de savoir dans quelle mesure il a réussi à se convaincre qu’il a mieux servi le Québec en tournant le dos à l’indépendance, mais il aurait sûrement aimé se débarrasser du PQ, dont la simple présence ne peut que lui rappeler, comme à d’autres, qu’il a sacrifié son idéal à son ambition. Il devra malheureusement continuer à vivre avec sa mauvaise conscience. »
En réalité, le nationalisme de François Legault n’est-il pas une version en demi-teinte de la souveraineté? Les avancées qu’il tente d’obtenir avec son vis-à-vis fédéral, notamment sur l’immigration,ne sont-elles pas des utopies qu’il tente de transformer en gain moyennant un gouvernement fortement majoritaire? Et les transferts en santé sans condition qu’il réclame d’Ottawa ne font-ils pas partie d’un scénario semblable?
Dans les faits, il est à se demander si lui-même croit sincèrement aux largesses soudaines du fédéral ou s’il ne joue pas le jeu pour faire la démonstration que le fédéralisme de coopération n’est qu’une baliverne. Au fond, François Legault planifie-t-il une seconde vie sur la scène politique souverainiste? Des questions qui, pour l’instant, demeurent certes sans réponses.
François Legault est un ex-homme d’affaires aguerri pour qui la planification n’a pas de secret. Par ailleurs, une de ses plus grandes ambitions est de faire du Québec un état économiquement prospère. Se pourrait-il qu’un jour, à la suite des échecs à répétition eu égard à ses demandes à Ottawa, il décide de plier bagage et de retourner au bercail de l’option souverainiste…pour réaliser un vieux rêve? Une histoire à suivre…
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