Lise Thibault en remet!
Dans le dernier article de Mme Manon Arsenault paru sur la tribune libre de Vigile en date du 4 mars sous le titre « Pétition : abolition du poste de lieutenant-gouverneur », je ne peux qu’endosser entièrement les arguments invoqués dans la pétition pour me ranger derrière l’abolition du poste de lieutenant-gouverneur, un poste devenu caduc et opprimant dans la « société distincte » du Québec.
Pourtant, contre vents et marées, l’ex-lieutenante-gouverneure du Québec, Lise Thibault, poursuit insatiablement son interminable croisade judiciaire en demandant à la Cour d’appel de suspendre les procédures criminelles qui pèsent contre elle, le temps que la Cour suprême rende une décision sur son « immunité royale », alors que le plus haut tribunal du pays n’a pas encore fait savoir s’il entendra la cause. La requête en ordonnance de sursis des procédures a été déposée le 25 février et, si elle était refusée, la requérante estime qu’elle subirait un « préjudice irréparable ».
En guise de rappel, Lise Thibault a été accusée en septembre 2009 de six chefs d’accusation, notamment de fraude, d’abus de confiance et d’utilisation de faux documents. Elle aurait émis des dépenses injustifiées de 700 000 $ de 1997 à 2007.
Depuis lors, l’inculpée tente de faire valoir un principe selon lequel la représentante de la reine Élisabeth II au Québec ne devrait pas être tenue de subir un procès, parce que Sa Majesté la reine « ne peut se poursuivre elle-même », un principe appelé « The Queen can do no wrong ».
Par ailleurs, en février, Mme Thibault perdait une manche lorsque la Cour supérieure rejetait une autre requête, celle-là pour que son dossier au civil soit suspendu en attendant l’issue de son procès au criminel. Enfin, si un procès criminel devait être tenu, c’est devant juge seul que l’inculpée souhaite être entendue, un changement de cap, étant donné que la défense avait été de tenir un procès devant juge et jury. La requête pour surseoir aux procédures criminelles et la demande pour tenir un procès devant juge seul seront entendues le 18 mars.
Devant le constat de telles « pirouettes » face au système judiciaire, j’ai l’impression que Lise Thibault et son avocat, Me Marc Labelle, joue à la chaise musicale dans le but inavoué, mais combien évident à mes yeux, de gagner du temps pour une cause qui l’a déjà conduite à des accusations de dépenses non-autorisées de 700 000 $.
Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que toute cette saga occasionne des frais énormes à la Couronne, donc aux contribuables du Québec qui, comme le souligne un élément de la pétition présentée par Mme Arsenault, s’opposent à plus de 85% à la monarchie.
vigile.net tribune libre 6 mars 2013