François Legault s’explique…trop tard
La déclaration pour le moins inappropriée de François Legault eu égard au présumé coupable de la tuerie de trois innocentes victimes dans le grand Montréal en moins de 24 heures a fait couler beaucoup d’encre, et pour cause. En termes clairs, notre premier ministre a déclaré qu' « il était content qu’on soit débarrassés de cet individu-là ». Or, questionné sur ses propos au sujet du tueur quelques jours plus tard, François Legault a insisté sur le fait qu'il ne s'était jamais réjoui de la mort du suspect mais qu’« il était content que le suspect ait été mis hors d'état de nuire ».
Ce n’est pas la première fois que François Legault se met carrément « les pieds dans les plats ». On n’a qu’à se rappeler sa réplique pour le moins mesquine, voire malveillante, quand le président de l’Assemblée nationale a annoncé que le député libéral Pierre Arcand avait une question à poser, ce à quoi le premier répliqua : « ll est pas mort, lui?»
Mettons les choses au clair. François Legault est un homme intelligent et un politicien aguerri. Il sait différencier le poids des mots. Il connaissait sûrement les problèmes de santé mentale dont souffrait le suspect Abdulla Shaikh. Lorsque le premier ministre du Québec adresse la parole, il doit le faire avec la dignité que sa fonction exige de facto. Dans le cas qui nous concerne, les excuses sont inacceptables tout au moins en vertu de la présomption d’innocence. De surcroît, le suspect laisse une famille et des proches dans le deuil.
Dans ses excuses, François Legault débute par les mots « ce que je voulais dire… », des mots qui dénotent une erreur à corriger. Malheureusement, M. Legault, vous avez manqué de jugement, le mal est fait, il est trop tard pour les excuses !
vigile.quebec tribune libre 10 août 2022