Violence en ligne contre les femmes
La violence en ligne, notamment contre les femmes, prend de plus en plus des proportions inquiétantes eu égard aux menaces d’agression sexuelle, cyberharcèlement et dénigrement. Ainsi selon un sondage effectué en 2017-2018 cité dans une nouvelle étude produite par le Conseil du statut de la femme, 75% des Québécoises de 18 à 24 ans affirmaient avoir vécu de l’hostilité en ligne. Par ailleurs, un sondage IPSOS cité dans le document mentionne qu’en 2021, 39% des Canadiennes oeuvrant dans les médias ont vécu du harcèlement en ligne dans les 12 mois précédents.
Les sondages recensés par l’étude sont unanimes : certaines femmes sont plus à risque que d’autres de recevoir des messages haineux. C’est notamment le cas de celles issues de groupes sociaux minoritaires, notamment culturels et sexuels, ainsi que des femmes qui prennent la parole dans les médias.
L’étude propose des pistes de solution pour diminuer le fléau, notamment celle d’embaucher davantage de personnel responsable d’arbitrer les signalements de messages haineux, le personnel assigné à cette tâche chez Facebook et Twitter, notamment, étant insuffisant. On souligne également qu’au Québec, il n’existe pas d’organisme spécifiquement voué à l’accompagnement des femmes victimes d’hostilité en ligne.
La conclusion du document est d’ailleurs sans équivoque: «La présente étude invite à une mobilisation pour que l’hostilité en ligne envers les femmes soit reconnue, dénoncée et combattue au même titre que le sexisme et la violence qui existe hors ligne.»
Conséquemment, tant et aussi longtemps qu’un organisme dédié à l’accompagnement des femmes victimes de violence en ligne ne sera pas mis sur pied, nous assisterons sans coup férir à des comportements indignes d’une société dite «civilisée».
vigile.quebec tribune libre 5 juillet 2022