La paranoïa de Pablo Rodriguez

Les sanctions économiques contre la Russie, on le sait, dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine, ont été nombreuses depuis le début du conflit, et force est de constater qu’elles n’ont pas donné les résultats escomptés.

Or, à mon sens, le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, pousse un peu fort sur l’accélérateur en coupant les subventions aux artistes russes et biélorusses qui ont des projets avec la Russie. Dans cette foulée, M. Rodriguez cite les Chœurs de l’Armée rouge en exemple. Et, s’empresse-t-il d’ajouter: «Il y en a bien d’autres aussi où il y a un lien direct avec l’État de Poutine, qui pourrait s’en servir comme instrument de propagande».

En réaction à cette déclaration du ministre, je retiens l’intervention fort à propos du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet: «Doit-on croire que les artistes canadiens et québécois qui reçoivent du financement de l’État canadien sont assujettis aux valeurs canadiennes, à la propagande canadienne, au multiculturalisme canadien s’ils veulent de l’argent? Si c’est non ici, on peut penser que des artistes qui auraient une forme ou une autre de soutien en Russie ne sont pas nécessairement non plus les porteurs de la propagande du régime russe».

En termes clairs, j’ai la nette impression que le ministre Rodriguez est en train de verser dans la paranoïa eu égard aux «méchants Russes», et qu’il devrait retrouver sa raison avant de perdre la face. De toute façon, soyons réalistes, le fait d’empêcher des artistes russes ou biélorusses de se produire au Canada va-t-il contribuer à désamorcer de quelque façon le conflit entre la Russie et l’Ukraine? Poser la question, c’est y répondre…


vigile.quebec tribune libre 1er avril 2022

 

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