À l’école de la tablette
À Québec, tous les élèves des écoles primaires du centre de services des Premières-Seigneuries recevront un ordinateur portable en cinquième et sixième année d’ici juin pour une utilisation à la fois en classe et à la maison pour faire leurs devoirs. Dans ce centre de services scolaire, l’accès à un ordinateur à chaque élève vise notamment à «favoriser sa réussite», peut-on lire dans un message transmis aux parents.
Un constat inquiétant à tel point qu’on est en droit de se demander quel est le rôle de l’enseignant «à l’école de la tablette». Ne risque-t-il pas de se transformer en guide auprès des élèves dans leurs recherches à travers les méandres de la technologie? Et, par ricochet, où est passé la communication qui se crée entre l’enseignant et ses élèves dans un cours traditionnel? Dans un autre ordre d’idées, les devoirs à la maison ne deviendront-ils pas de simples copier-coller empruntés au portable? Dans cette foulée, comment les parents peuvent-ils s’assurer que leur enfant n’est pas en train de «voyager» dans des sentiers ludiques sur sa tablette au lieu de vaquer à ses devoirs?
Au risque de paraître pour un vieux grincheux déconnecté de l’évolution de la technologie, nonobstant le rôle de moteur de recherche que je consens à attribuer à la tablette électronique, je suis perplexe à l’effet que l’ordinateur portable puisse de quelque façon «favoriser la réussite de l’élève».
L’école demeure encore aujourd’hui un lieu privilégié gravitant autour d’un enseignant dont le rôle primordial est de communiquer des connaissances à des apprenants, à savoir des élèves. Aucune technologie, aussi sophistiquée soit-elle, n’arrivera à se substituer à l‘essentielle communication qui doit s’établir entre l’enseignant et ses élèves et qui parviendra le mieux à favoriser leur réussite.
quebechebdo tribune libre 17 mars 2022
Le Soleil (version internet) 17 mars 2022
vigile.quebec tribune libre 17 mars 2022