Le diagnostic
Comme la plupart des gens que je qualifierais d’ordinaire, je me suis toujours dit que le cancern’arrivait qu’aux autres… Jusqu’au jour où le diagnostic est tombé Une masse d’environ 5 cm s’était développée sur mon poumon droit. Le 1er mars 2021, on m’a pratiqué une lobectomie car il était impossible d’enlever seulement la tumeur.
Fin novembre 2021, on m’a soumis à un examen qui devait sonder si d’autres anomalies s’étaient développées depuis la chirurgie Une deuxième tumeur plus volumineuse que la précédente était apparue sur le même poumon. Après une série d’examens, les médecins en sont arrivés à la
conclusion que la tumeur était inopérable Il restait les traitements. On m’a proposé la radiothérapie
compte tenu que ce traitement a pour effet de cibler la tumeur.
Début février 2022, la radio-oncologue décide de me faire passer le même examen qu’en novembre
2021 pour vérifier s’il n’y avait pas quelque chose qui serait apparu depuis lors. Quelques jours plus
tard, elle me téléphone pour m’apprendre que des métastases et des ganglions étaient apparus
autour de la nouvelle tumeur et m’annoncer que la radiothérapie n’était plus le bon traitement pour cetype de cancer.
Lundi le 21 février, je rencontre un oncologue dans le but de me faire un portrait de la situation. Il me
propose des traitements en immunothérapie. Si j’accepte les traitements, l’espérance de vie est de 18
à 24 mois, et si tout va bien, peut-être davantage pour 30% des patients étant soumis à cette
thérapie.
Faire face à la réalité
Après un an sans aucun signe de mon premier cancer, j’avais espoir qu’il avait quitté mon corps à jamais. Mais le monstre en a décidé autrement. Il récidive avec encore davantage d’agressivité. Il
vient chambouler toute ma vie, ma quiétude et ma sérénité. La fatale réalité m’a soudainement
rattrapé.
Cette réalité de la mort que nous fuyons toute notre vie fait maintenant partie de mon quotidien. Et je
n’ai d’autre choix que de l’apprivoiser, de continuer à vivre avec elle sans qu’elle n’accapare toutes
mes pensées. Car la vie m’offrira encore de magnifiques moments de joie et de bonheur.
Savourer le moment présent
Le passé ne m’appartient plus et le futur ne m’appartient pas. Seul le présent m’appartient et c’est
avec lui que j’ai décidé de continuer ma vie, entouré de mes proches. Les marées basses de notre vie
nous invitent à marcher à la recherche de coquillages, ces merveilles de la mer si convoitées par les
enfants. Malgré les moments pénibles que l’avenir me réserve, j’ai le goût de mordre dans la vie à
l’image des oiseaux qui ne semblent pas préoccupés par demain ou du sourire d’un enfant qui fait ses
premiers pas et qui nous enseigne qu’il faut aller de l’avant avec confiance.
quebechebdo tribune libre (version abrégée) 24 février 2022
vigile.quebec tribune libre 25 février 2022