L’odyssée de Bérubé
Le député péquiste de Matane, Pascal Bérubé, a décidé de propager l’idée de rendre la loi 101 obligatoire au Cégep auprès de tous les députés et ministres caquistes un à un en les invitant dans une lettre à échanger en tête-à-tête au sujet du projet de réforme de la Charte de la langue française actuellement en consultation.
On se souviendra que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, au cours d’un dernier point presse, a soutenu que l’application de la Charte de la langue française aux étudiants des cégeps n’est pas nécessaire, alléguant que la loi 96, telle qu’elle est écrite en ce moment, allait « assez loin» et que la solution « se [passait] au primaire et au secondaire ». Toutefois, c'est un secret de Polichinelle qu'une aile plus nationaliste de la CAQ fait de plus en plus pression à l'interne pour étendre la loi 101 aux cégeps.
Aux yeux du député de Matane, le projet de loi 96 n’est pas assez « costaud » pour défendre avec fermeté la survie de la langue française au Québec « parce que pour l’instant, il est trop mollo ». D’autre part, M. Bérubé demeure convaincu que le pilote du dossier, le ministre Jolin-Barrette, est lui-même en faveur de la mesure, mais se retrouve isolé dans son camp face aux « affairistes » et aux « fédéralistes » de son parti.
Selon Pascal Bérubé, il y a longtemps que la preuve a été démontrée à l’effet que le réseau collégial anglophone participe activement à l’anglicisation du Québec, particulièrement dans le grand Montréal où « ce sont 40 % des étudiants qui le fréquentent, non pas pour apprendre l’anglais, car les jeunes Québécois sont déjà massivement bilingues, mais bien dans l’optique d’adopter un mode de vie anglicisé ».
À mes yeux, le momentum est tout à fait propice à la promotion et la défense de la langue française au Québec, à savoir un projet de loi en consultation et des données probantes sur le déclin du français… En conséquence, j’applaudis l’initiative de Pascal Bérubé en espérant qu’il puisse rallier assez de caquistes pour faire renverser le statu quo.
vigile.quebec tribune libre 9 février 2022