So-So-So-Solidarité!
La saga qui oppose les éducatrices en CPE et le personnel de soutien au gouvernement semble de plus en pus s’orienter vers un conflit sans fin dans lequel chaque partie se braque sur ses positions.
Pourtant, en ce qui a trait aux éducatrices qualifiées qui représentent 85 % du personnel des CPE en grève, les négociations ont, à toutes fins pratiques, abouti à une entente tacite sur les demandes salariales proposées par le gouvernement.
Or, ce qui achoppe, ce sont les conditions salariales des employés de soutien à qui le gouvernement offre 9,3 %, en toute équité avec ce qui a été offert à leurs pairs dans le secteur public alors que les syndicats demandent plutôt entre 13,6 % et 14,8 % d’augmentation.
Le déclenchement d’une grève générale illimitée dans 400 centres de la petite enfance du Québec entraine comme conséquence le fait que 43 000 enfants devront se faire garder par des grands-parents, des voisins ou des parents en télétravail tant et aussi longtemps que Québec et les syndiqués ne parviendront pas à une entente. À cet effet, l’appui massif des parents envers les éducatrices manifesté au début du conflit tend à s’amenuiser compte tenu de la durée illimitée que prend le conflit et qui rend la tâche des parents beaucoup plus complexe eu égard à la garde des enfants.
Actuellement, seuls les CPE membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, sont en grève illimité, deux autres syndicats ayant en main un mandat de grève générale illimitée. Or, pendant ce temps, des négociations sont en cours.
Dans ces circonstances, il m’apparaît aberrant de déclencher une grève générale illimitée en pleine négociation, des journées de grèves sporadiques feraient tout aussi bien l’affaire tout en permettant aux parents de souffler un peu… En bref, un peu de solidarité envers les parents sans nuire à la solidarité syndicale.
vigile.quebec tribune libre 3 décembre 2021