Pierre Fitzgibbon, le ministre délinquant

De mon temps, lorsqu’un élève manquait à un règlement à l’école où j’enseignais, il était qualifié de délinquant. Or, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, en autorisant pour 68 millions $ en prêts à au moins 10 entreprises qui ne répondaient pas à tous les critères de sélection, mérite le même qualificatif que l’élève fautif. Dans cette foulée, il convient de se rappeler que, ces dernières années, le ministre de l’Économie a fait l’objet de quatre enquêtes du Commissaire à l’éthique, ayant même été contraint de quitter son poste durant une certaine période

Dans le cas qui nous occupe, le ministre fait l’objet de constats de la part de la Vérificatrice générale Guylaine Leclerc qui lui reproche notamment d’avoir utilisé son pouvoir discrétionnaire eu égard aux subventions versées à certaines entreprises dans le cadre du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) et du programme Aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME), deux soutiens temporaires ayant été mis sur pied au printemps 2020 dans l’urgence pour aider les compagnies ébranlées par la pandémie.

Quoiqu’une clause permettait au ministre de l’Économie d’autoriser un prêt, et ce, même si la compagnie ne répondait pas aux critères, cette information n’a jamais été dévoilée publiquement, si bien que d’autres entreprises n’ont pas pu déposer une demande sur la base de besoins similaires. De surcroît, parmi les 10 compagnies qui ne respectaient pas tous les critères, certaines avaient déjà établi des relations d’affaires avec Investissement Québec, lequel relève du ministère de l’Économie.

De toute évidence, il est plus aisé pour M. Fitzgibbon de sortir du monde des affaires que de sortir le monde des affaires de son ADN…

vigile.quebec tribune libre 27 novembre 2021

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