21 décembre 2024
Dans la foulée du mouvement Me#Too qui a pris véritablement son envol avec l’affaire Harvey Wenstein en 2017, le procès intenté à la suite des révélations ahurissantes de Gisèle Pelicot à l’égard de viols crapuleux dont elle été la victime alors qu’elle était inconsciente sous l’effet de fortes doses d'un puissant anxiolytique se sera échelonné du 2 septembre au 19 décembre 2024, et conclu par la condamnation de cinquante-et-un accusés dont son ex-conjoint Dominique Pelicot, le maître d'oeuvre de cette saga innommable. Or le plus incroyable dans cette poursuite judiciaire réside dans la ténacité implacable dont a fait preuve la victime tout au cours des procédures afin, selon ses dires, que "la honte change de camp" nonobstant le refus odieux des accusés de reconnaître leur responsabilité.
Gisèle Pelicot a été nommée par la BBC une des 100 femmes marquantes de l'année 2024 et est perçue internationalement comme une inspiration pour la lutte contre les violences faites aux femmes. En ces temps tumultueux de perfides attaques sexuelles contre les femmes, la septuagénaire de l'affaire des viols de Mazan incarne une battante qui aura contribué de façon exceptionnelle à vaincre les tabous sur la dénonciation des agressions sexuelles envers les femmes.
Le Devoir 21 décembre 2024i
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20 décembre 2024
Nonobstant les nombreux sondages montrant une nette tendance de quelque 20% d’avance des Conservateurs sur le parti Libéral de Justin Trudeau à l’égard des intentions de vote, sa décision récente de démettre sa ministre des Finances, Chrystia Freeland, constitue à mon avis le début de la fin du premier ministre.
Justin Trudeau aura beau démontrer officieusement son talent en art de la scène en se renfermant dans son personnage théâtral jouant le rôle du héros de la situation, la perception de la majorité de son caucus laisse entrevoir à mots à peines voilés qu’il affronte une tempête catastrophique à l’égard de son leadership.
À quelques mois d’une élection fédérale, la situation du Parti libéral du Canada (PLC) est pour le moins chancelante, voire désespérée. Dans ce contexte, quelle décision Justin Trudeau prendra-t-il concernant sa réflexion sur son avenir politique? Je serais fort étonné qu’il prenne la voie de la démission. Contre vents et marées, je suis plutôt d’avis qu’il se maintiendra au pouvoir, convaincu qu’il est le mieux placé pour vaincre Pierre Poilievre lors du prochain scrutin.
À moins d’un revirement de situation qui verrait Mike Carney joindre les rangs des Libéraux, l’avenir de Justin Trudeau à la tête du PLC ne laisse entrevoir aucune perspective de remonter la pente tant au sein de son caucus que des intentions de vote des Québécois dont quelque 70% d’entre eux souhaitent son départ lors d’un récent sondage. «Les Québécois ont toute ma confiance», déclarait Justin Trudeau à l’occasion de son allocution devant des partisans libéraux quelques jours après la démission fracassante de Chrystia Feeland. C’est dire à quel point le premier ministre est complètement déconnecté de la réalité cette même réalité qui annonce à n’en pas douter que les jours de Justin Trudeau à titre de premier ministre du Canada sont comptés.
vigile.quebec tribune libre 19 décembre 2024
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18 décembre 2024
Le lundi 16 décembre 2024 demeurera une journée historique dans l’histoire parlementaire canadienne. Dans une lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux et adressée au premier ministre Justin Trudeau, la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, annonce la démission de ses fonctions. Dans sa missive, elle explique que sa décision est motivée entre autres par des désaccords profonds sur la direction économique du pays. Elle y écrit notamment: «Au cours des dernières semaines, nous nous trouvions en désaccord sur la meilleure voie à suivre pour le Canada.» À ce sujet, les dernières mesures de Trudeau à l’égard du congé de TPS pendant deux mois a été de toute évidence la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ajouterais à ce scénario l’ombre de l’économiste et banquier canadien, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre pour qui Justin Trudeau éprouve à n’en pas douter une prédilection quasi viscérale pour le poste de ministre des Finances.
C’est un fait bien connu, le premier ministre Trudeau nage en pleine controverse à l’égard de son leadership, des voix de plus en plus nombreuses s’élevant à l’intérieur même de son caucus. Il lui fallait trouver une personne responsable de ce chaos dans lequel il se trouvait, et il a choisi de sacrifier Chrystia Freeland et ainsi de libérer la place pour son ami Mark Carney qui, pour le moment, brille par son absence dans la crise que vit le parti Libéral du Canada.
Depuis quelques semaines, il était évident que la discorde s’était installée entre le premier ministre et sa ministre des Finances, particulièrement à l’égard du déficit que Mme Freeland s’était engagée à maintenir à 40 milliards de dollars et qui grimpait à quelque 62 milliards de dollars dans les prévisions actuelles suite à l’ajout de mesures supplémentaires qu'elle a qualifiées d’«astuces politiques coûteuses» incompatibles avec la situation financière actuelle.
Chrystia Freeland incarne une soldate fidèle. Or il est évident qu’elle avait perdu la confiance de son patron. Dans sa lettre, elle justifie son choix de quitter le Cabinet en affirmant que «Pour être efficace, un ministre doit parler au nom du premier ministre et avec toute sa confiance. En prenant votre décision, vous avez clairement indiqué que je ne possède plus cette confiance de façon crédible.» En revanche, elle annonce qu’elle demeure au sein du caucus et qu’elle a l’intention de se présenter dans son comté de University-Rosedale comme candidate libérale lors du prochain scrutin. Une histoire à suivre…
vigile.quebec tribune libre 18 décembre 2024
Le Soleil (version numérique) 19 décembre 2024 (version abrégée)
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18 décembre 2024
En 2024, Tel-jeunes a reçu plus de 30 000 demandes d’aide, 40% pour des enjeux de santé mentale, le nombre de jeunes avec des idées suicidaires ayant doublé. En guise de cause à ce phénomène ahurissant, la surexposition aux écrans est fortement ciblé, notamment les scènes de violence qui y sont exhibées ad nauseam.
Or nonobstant les effets collatéraux dévastateurs des médias sociaux chez les jeunes, n’y aurait-il pas lieu de se tourner vers d’autres paramètres qui peuvent influer sur la santé mentale des jeunes? En d’autres termes, la surexposition aux écrans est-elle en train d’invisibiliser une partie de la sphère sociétale des jeunes? «Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt», dixit un proverbe d’origine chinoise.
Dans cette perspective, je suis d’avis que le milieu familial d’aujourd’hui dans lequel les deux parents sont sur le marché du travail débouche inévitablement sur des situations de tension entre les enfants et les parents, ces derniers étant moins disposés à leur porter attention. De plus, le milieu médiatique projette un monde dans lequel la facilité règne sans coup férir si bien que le sens de l’effort est littéralement exclu des valeurs fondamentales pour parvenir à un but visé. Le repas familial a perdu tout rapprochement avec les échanges entre les membres de la famille, le téléphone intelligent s’étant substitué au dialogue enrichissant. Par ailleurs, sur un autre plan, la violence à l’école entre les élèves et entre parents et enseignants a pris des proportions alarmantes. Enfin la discipline entre les murs de la classe est balayée par une mouvance dangereuse dans un contexte où se côtoient laxisme et rigueur excessive.
Le jeune d’aujourd’hui souffre d’un manque de repères auxquels se référer. Et malheureusement, sa propension à combler ce vide existentiel s’est dirigée vers les médias sociaux. Peut-être que notre monde d’adultes devrait se recentrer sur les besoins des jeunes, particulièrement leur besoin d’attention. Le cri d’alarme de la part des jeunes incarne le miroir d’une société malade dans laquelle nous avons le devoir, en tant qu’adultes, de privilégier une présence bienfaisante et une écoute attentive envers les jeunes.
vigile.quebec tribune libre 17 décembre 2024
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15 décembre 2024
Le Canada est un pays officiellement reconnu bilingue depuis 1969, une reconnaissance renforcée dans la Charte canadienne des droits et libertés adoptée en 1982 Dans ce contexte, il est donc tout à fait opportun que le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, puisse s’exprimer couramment dans les deux langues. Or trois ans après avoir suscité un tollé de critiques virulentes pour s’être exprimé exclusivement en anglais à la Chambre de commerce de Montréal, il récidive cette fois dans le cadre d'un comité parlementaire sur les frais de bagages en cabine. «Je suis désolé de ne pas vous parler en français. Je continue mes cours [...] et c’est difficile. Merci pour votre compréhension», a-t-il baragouiné d’entrée de jeu dans un français pour le moins extrêmement laborieux.
Baliverne! À mon sens, Michael Rousseau incarne un renégat foncièrement insolent qui prend les Québécois pour des valises entassées dans la soute à bagages d’un transporteur aérien, un renégat sans scrupule qui a renié à plusieurs reprises ses engagements à l’égard de sa promesse d’apprendre le français. En conséquence, je suis d’avis qu’il faut lui prohiber tout atterrissage sur le tarmac des médias du Québec jusqu’à ce qu’’il se conforme à son engagement à défaut de quoi il devra se soumettre aux sanctions prévues par la Loi sur le bilinguisme officiel du Canada en tant que PDG d’une ancienne société publique fédérale jusqu’en 1989.
Le temps des sorties impudentes du PDG de la compagnie aérienne Air Canada exclusivement en anglais est maintenant révolu. Il a raté son atterrissage pour une énième fois, le gros bon sens doit être rétabli illico. Le plus haut dirigeant du transporteur aérien doit être tenu, à partir d’aujourd’hui, de se comporter sur la scène médiatique du Québec en digne représentant du bilinguisme canadien, un ultimatum qui doit lui être expressément imposé hic et nunc et sans compromis.
vigile.quebec tribune libre 15 décembre 2024
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14 décembre 2024
De toute évidence, le meurtre du PDG de l’assureur maladie UnitedHealthcare (UHC), Brian Thompson, révèle de graves tensions aux États-Unis entre les compagnies d’assurance-maladie et les assurés à l’égard des nombreuses réclamations refusées de la part des assureurs. À cet effet, sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes se réjouissent de la mort tragique de Brian Thompson assassiné à bout portant par Luigi Mangione. «Aujourd’hui, nous pleurons la mort du PDG de UnitedHealthcare, Brian Thompson, abattu… Attendez, je suis désolé. Aujourd’hui, nous pleurons la mort des 68 000 Américains qui meurent inutilement chaque année pour que des dirigeants de compagnies d’assurance comme Brian Thompson puissent devenir multimillionnaires», lance un utilisateur.
En l’espace de quelques heures, la manchette avait envahi les médias sociaux. Les commentaires d’appui au meurtrier affluaient de partout. Mangione était devenu un héros du fait que la victime incarnait un millionnaire à la tête d’une compagnie d’assurance qu’il jugeait sévèrement à l’égard des réclamations. Or devant un scénario aussi machiavélique, un constat universel s’applique: personne n’a le droit de se faire justice soi-même. Et cela, peu importe la place que la victime visée occupe dans l’échelon social.
«Mes fans voteraient pour moi-même si je tirais au hasard sur un inconnu en plein centre-ville de New York», a déjà clamé haut et fort le président désigné DonaldTrump. N’est-ce pas là un argument-massue qui illustre sans équivoque le climat malsain qui règne aux États-Unis à l’égard du respect de la vie humaine? Un droit pourtant sacré et inaliénable inscrit dans les mœurs des civilisations dites modernes.
Luigi Mangione aurait souffert de douleurs chroniques au dos, selon un ami avec qui il aurait habité à Honolulu.Ses problèmes au dos pourraient être à l’origine d’une rancœur de sa part envers la compagnie d’assurance UnitedHealthcare. Or le citoyen Brian Thompson a été assassiné froidement en plein centre-ville de New York par Luigi Mangione qui doit être dès lors jugé par le système de justice américain.
vigile.quebec tribune libre 13 décembre 2024
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12 décembre 2024
Dans la foulée de l’affaire de l’école Bedford, on apprend que 17 écoles sont sous la surveillance du ministère de l’Éducation notamment pour des histoires de prières en classe et de traitement différent entre les garçons et les filles. À cela s’ajoute un reportage de La Presse faisant état d’autres manquements aux principes de laïcité dans une école de Laval où l’on retrouve une forte présence d’élèves et de membres du personnel de confession musulmane, tous des cas qui s’opposent de plein fouet à la Loi sur la laïcité de l’État et qui, par conséquent, peuvent être traités en appliquant tout simplement la loi.
Or c’est dans ce contexte que M. Legault a dit vouloir envoyer «un message très clair aux islamistes» évoquant l’idée de légiférer sur la question de la prière dans les lieux publics tout en alléguant [qu’] «on va se battre, puis jamais, jamais on ne va accepter que des personnes essaient de ne pas respecter les valeurs qui sont fondamentales au Québec»
À mon avis, de vouloir associer les cas des contestations dans certaines écoles à l’égard de l’islamisation des jeunes à l’interdiction de la prière dans les lieux publics n’a pas de commune mesure et dénote un argumentaire biaisé qui risque d’échauffer les esprits et d’attiser les tensions chez les musulmans. En revanche, je suis plutôt d’avis que François Legault se montre fidèle à sa propension à lancer des ballons d’essai et à détecter par la suite dans quelle direction se dirige l’opinion publique.
C’est bien connu, l’étoile de François Legault vacille dangereusement. Même si les récents sondages manifestent une légère remontée de la CAQ sur les intentions de vote des Québécois, elle est encore bien loin de la tête derrière le Parti québécois. M. Legault est visiblement à la recherche d’une bouée de sauvetage pour éviter le naufrage du parti dont il incarne le père fondateur. À cet effet, il a choisi une loi phare de son gouvernement, la Loi sur la laïcité de l’État. Or, l’apparence de fluidité entre les événements qui ont conduit M. Legault sur le terrain glissant des rituels religieux des musulmans dans les endroits publics risque de dégénérer en boîte de Pandore et de le déstabiliser davantage. Une lumière jaune dans le champ de vision de François Legault…
vigile.quebec tribune libre 12 décembre 2024
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10 décembre 2024
Il est bien loin le temps où le maître accueillait tout sourire par leur prénom ses élèves à la porte de la classe tous les matins. Il est bien loin le temps où les élèves prenaient place à leur pupitre au son de la cloche en silence. Il est bien loin le temps où la grammaire et le dictionnaire faisaient partie intégrante du cours de français. Il est bien loin le temps où la bonne vieille dictée initiait quotidiennement les élèves aux méandres de la langue française. Il est bien loin le temps où le maître inspirait le respect de la part des élèves. Il est bien loin le temps où la discipline incarnait le modus vivendi de la gestion de classe. Il est bien loin le temps où les parents et les maîtres se concertaient eu égard à l’éducation des jeunes.
Puis le temps est passé, accumulant au fil des décennies réformes par dessus réformes. Aujourd’hui, il est venu le temps de l’écoute des besoins des élèves, des apprenants qui laissent leurs attentes se manifester à tout moment, reléguant la discipline aux oubliettes. Aujourd’hui, il est venu le temps de la violence des élèves envers les professeurs. Aujourd’hui, il est venu le temps des gadgets électroniques et de l’intelligence artificielle qui ont enfoui grammaires et dictionnaires au fond des tiroirs. Aujourd’hui, il est venu le temps des élèves à besoins particuliers pour qui le personnel spécialisé manque cruellement à l’appel. Aujourd’hui, il est venu le temps des tensions entre les parents et les professeurs dont l’autorité est vertement critiquée à la faveur de leurs enfants.
Aujourd’hui, l’élève s’érige en roi et maître. L’école est devenue un milieu de vie où règne la primauté de la libre expression de l’élève, laissant l’autorité du professeur derrière le rideau de scène et les élèves les acteurs principaux. Mais, diantre, qu’attendons-nous pour remettre à leur place respective les pièces sur l’échiquier et redonner à l’école sa vocation première, à savoir communiquer des connaissances à des apprenants dans un climat propice à l’apprentissage? Il en va de l’avenir de notre jeunesse québécoise qui s’enlise sans coup férir dans un monde imaginaire où règne un univers illusoire où le sens de l’effort a perdu ses lettres de noblesse.
vigile.quebec tribune libre 8 décembre 2024
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6 décembre 2024
Actuellement, 775 des 22 000 médecins au Québec travaillent dans le secteur privé, soit 4% de l’ensemble des médecins. Or dans le but de retenir les nouveaux médecins dans le secteur public, le ministre de la Santé, Christian Dubé, se propose d’exiger des étudiants frais émoulus des facultés de médecine du Québec un service obligatoire de 5 ans dans le secteur public, à défaut de quoi les dissidents seront passibles d’amendes de l’ordre de 100 000 $ par jour par acte.
Une stratégie qui me laisse perplexe en regard de sa pertinence. En effet, et de un, la réaction des nouveaux médecins face au spectre du caractère coercitif de la mesure proposée, et de deux, son effet collatéral sur l’attractivité de la profession, et de trois, l’incertitude des effets collatéraux positifs sur les soins de première ligne.
On le dit et on le répète depuis des années, le système de santé au Québec est malade. Il manque lamentablement de personnel à tous les échelons, notamment chez les médecins. Les salles d’urgence débordent jour après jour, les blocs opératoires fonctionnent au ralenti faute de médecins, les salles d’attente des cliniques médicales sont bondées, les délais d’attente pour une chirurgie dépassent souvent l’entendement.
Et que propose le ministre de la santé? Un service public obligatoire de cinq ans pour approximativement 4% des nouveaux arrivants en médecine. Une option complètement aberrante et anti-productive. M. Dubé, ce n’est certes pas en faisant preuve de coercition que vous convaincrez les quelque 775 nouveaux médecins d’opter pour le secteur public mais plutôt en leur offrant des conditions de travail propices à la qualité des soins de leurs patients. En réalité, n’est-ce pas pour cette raison qu’ils ont choisi cette profession?
vigile.quebec tribune libre 5 décemre 2024
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6 décembre 2024
Signe des temps, l’écriture inclusive étend sournoisement ses tentacules dans le monde des communications. Ainsi en est-il du communiqué que le Salon du livre de Montréal a envoyé aux médias pour dresser le bilan de l’édition 2024 dans lequel on nous informe que le Salon a attiré «92 000 visiteur·euse·s, curieux·se·s de découvrir les œuvres de plus de 2000 auteur·rice·s».
Mais pardieu, dans quel labyrinthe s’engouffre inextricablement la langue de Molière? Jusques à quand l’inclusion abusera-elle de notre laxiste tolérance? Le ridicule est-il en marche vers la destruction à petit feu de la langue de chez nous? De celle-là que nous raconte si bellement Yves Duteil: «C'est une langue belle avec des mots superbes/ Qui porte son histoire à travers ses accents/ Où l'on sent la musique et le parfum des herbes/ Le fromage de chèvre et le pain de froment.»
Au nom de la sacrosainte inclusion, les mots souffrent d’une telle distorsion qu’ils tourbillonnent sans coup férir dans un maelstrom infernal et dévastateur. Jusqu’où tolérerons-nous l’imposture des tenants de l’inclusion outrancière qui sacrifient au bûcher notre langue si ardemment défendue par nos valeureux ancêtres depuis des siècles.
En tant que riche héritière de notre culture québécoise, notre langue est tenue de préserver ses lettres de noblesse si chèrement acquises tout au cours de son histoire. À vos crayons, fervents défenseurs de notre héritage ancestral. Il est venu le temps de ramener le balancier dans le sens de l’histoire à défaut de quoi notre langue se métamorphosera indubitablement en un charabia discordant et brutalement déraciné.
vigile.quebec tribune libre 5 décembre 2024
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